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Western Arthurs Traverse

Au bout du parc national le plus isolé de la Tasmanie, le trek le plus difficile de l'île.

Au bout du parc national le plus isolé de la Tasmanie, le trek le plus difficile de l'île.

Introduction

La traversée du massif des Western Arthurs est considérée comme une des randonnées les plus difficiles d’Australie. Sur une carte, la distance et le dénivelé ne sont pas très impressionnants cependant il s’agit d’un trek comportant des sections très techniques dans une région où la météo est imprévisible, le réseau inexistant et les secours difficiles.

En Europe, le GR20 en Corse est souvent pris en référence pour la difficulté, la traversée des Western Arthurs est plus technique encore.

La traversée complète prend 8 à 12 jours et il est quasi impossible d’avoir du beau temps sur une période aussi longue dans cette partie de l’île. Le massif subit de plein fouet les vents et perturbations amenés par l’océan Indien (“Roaring Forties”) qui sont conséquents à cette latitude.

Les emplacements pour planter une tente sont très limités et bien que cette randonnée soit gratuite, elle est soumise à un système de réservation afin de limiter le nombre de départs journaliers (actuellement limité à 12). Cela peut rendre d’autant plus difficile le choix d’une bonne fenêtre météo, là où certaines personnes ne pensent pas à annuler leur réservation lorsqu’elles changent d’avis. Ce système mis en place par Parks & Wildlife Tasmania pénalise de nombreux randonneurs et il faut espérer que celui-ci évolue dans les années à venir.

Les informations officielles sur la Western Arthurs Traverse et la réservation sont disponibles sur le site de PWS.

Plusieurs options sont possibles afin de raccourcir la durée nécessaire sur le parcours. La traversée effectuée par la plupart des randonneurs dure 5 à 7 jours et consiste à accéder au massif par l’Alpha Moraine et de redescendre par la Kappa Moraine (“A to K”). C’est l’itinéraire qui est décrit dans cet article.

Carte des Western Arthurs

Le matériel nécessaire est similaire à celui recommandé par PWS pour l’Overland Track mais il est fortement recommandé en plus d’emmener un bout de corde (10m) afin de pouvoir hisser et descendre les sacs sur les portions les plus techniques ainsi qu’un PLB qui sera le seul moyen de pouvoir contacter les secours en cas de nécessité.

Il est déconseillé d’effectuer ce trek seul.

Liste des étapes:

Jour 1 - De Scotts Peak à Junction Creek: 8.4 km, 3 à 4 heures

Un sentier bien balisé et majoritairement plat. Bien que les 4 premiers kilomètres contiennent plusieurs sections de boardwalk, par temps de pluie cette étape peut être très boueuse et rendre la traversée des cours d’eau en chemin difficile. Cette étape permettra de vérifier que l’équipement waterproof emmené est suffistant. Si cette étape est vécue comme difficile, il vaudra mieux faire demi-tour et éviter de continuer. Les plus aguerris peuvent doubler cette étape pour monter jusqu’au lac Cygnus.

Jour 2 - De Junction Creek au Lac Cygnus: 7.3 km, 4 à 6 heures

Les choses sérieuses commencent. Après une partie plate assez agréable le long du Port Davey Track, c’est 800m de dénivelé qu’il faudra avaler avec le sac encore plein le long de l’Alpha Moraine. On obtient un peu de répit lorsque la pente s’adoucit sur la face ouest avant une section un peu plus technique et une redescente assez raide jusqu’à la plage du lac Cygnus.

Jour 3 - Du Lac Cygnus au Lac Oberon: 4.2 km, 2 à 4 heures

Une journée un peu plus courte qui lie les deux lacs par une traversée d’arête magnifique mais desormais très exposée aux conditions météorologiques. Bien que plus technique que les deux premières, sa durée modérée offre la possibilité de laisser le sac avant la descente sur le lac Obéron pour un détour non balisé vers le Mont Sirius qui offre un point de vue époustouflant sur le lac Obéron. Ceux à qui il reste de l’énergie pourront trouver un peu de solitude dans une course d’orientation vers le Mont Orion et son panorama à 360 degrés sur une grande partie du Southwest National Park. Reste ensuite à négocier une descente très raide et technique jusqu’au lac Obéron.

Side trips:

Jour 4 - Du Lac Oberon à High Moor: 4.3 km, 5 à 7 heures

L’itinéraire, désormais marqué uniquement par des cairns, devient plus difficile à suivre. La progression est très lente, le parcours très technique et l’utilisation des mains pour s’aider à grimper n’est plus une option. La corde est gardée à proximité car plusieurs sections doivent être effectuée sans le sac. Les blocs à escalader nécessitent une vigilance quasi permanente pour ne pas risquer de tomber dans une crevasse. Possiblement les 4 kilomètres les plus longs de votre vie ! L’eau étant en accès limité à High Moor, bien se renseigner auprès des rangers et des autres randonneurs sur les conditions afin d’être sûr d’avoir suffisamment d’eau jusqu’Haven Lake.

Jour 5 - De High Moor à Haven Lake: 3.8 km, 4 à 6 heures

En lice avec le Jour 4 pour le titre de l’étape la plus difficile de la traversée, l’essentiel de l’effort sera dépensé dans la négociation des “Beggary Bumps”, une succession de montées/descentes extrêmement raides permettant de progresser sur l’arête. La corde est plus qu’appréciable pour cette étape à laquelle il faudra renoncer par mauvais temps. Certaines sections sont également exposées au vide et le balisage reste assez mauvais.

Jour 6 - Retour depuis Haven Lake: 26 km, 9 à 12 heures

Le sentier reste mal balisé, lent et technique jusqu’au lac Sirona vers lequel la descente est assez difficile. La crête s’aplatit enfin dans une montée vers le Mont Scorpio dont l’accès au sommet pourra faire l’objet d’un détour court mais exposé au vide. Une longue descente le long de la Kappa Moraine permet ensuite de rejoindre les plaines d’Arthur où le rythme redevient décent malgré la distance à parcourir. On pourra alors soit effectuer une dernière nuit à Junction Creek, soit profiter des longues journées d’été pour dépenser le peu d’énergie restant dans un dernier effort jusqu’au parking.

Side trips:

Infrastructures

Les aménagements sur le sentier sont minimes. Le balisage est peu présent, quelques sections sont équipés d’un boardwalk mais c’est plutôt anecdotique par rapport aux autres treks “classiques” de l’île.

En ce qui concerne les zones de campements, chacune est équipé d’un toilette en extérieur. Elles ont toutes été construites proches d’un point d’eau auprès duquel on pourra se ravitailler chaque soir, excepté à High Moor où il peut n’y avoir aucune source d’eau si la saison a été sèche. Bien que cette région n’ait jamais subit d’exploitation animale, certains points d’eau sont assez bas et peuvent avoir été contaminés. Il est recommandé d’emporter une solution de filtration. La plupart des zones de campements comportent des plateformes en bois surélevées sur lesquelles on pourra installer la tente.

Il n’y a évidemment pas de poubelles sur le trajet et les déchets devront être transportés jusqu’au retour.

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