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Préparer l'Overland Track
Equipement, logistique, sécurité, nourriture... Toutes les infos indispensables pour être prêt le jour J.

Permis et logistique
Réservation
l’Overland Track étant le sentier de randonnée sur plusieurs jours le plus populaire de la Tasmanie, un système de réservation a été mis en place afin de limiter le nombre de départs à 34 par jour, ce qui correspond à la capacité d’accueil des refuges/plateformes de tentes. En saison (du 1er octobre au 31 mai), l’obtention d’un “Overland Track Pass” est obligatoire pour parcourir le sentier et celui-ci doit être acheté sur le site de PWS Tasmania. En 2025, son coût est de 295$.
Les réservations ouvrent en Juillet pour la saison suivante et il est indispensable de s’y prendre à l’avance puisque les places situées entre Décembre et Mars s’écoulent en quelques jours. La réservation s’effectue pour un jour de départ donné et le randonneur est ensuite libre de passer le temps qu’il souhaite sur l’Overland Track.
Le Pass n’inclut ni le topo-guide, ni la carte du parc, qui sont proposés en supplément lors de la réservation. Ceux-ci ne sont pas indispensables mais peuvent être un bon complément pour obtenir des informations sur les side-trips possibles ainsi que le terrain, la faune et la flore rencontrées.
Hors saison, uniquement un pass du national park valide est nécessaire. Celui-ci peut être obtenu auprès des rangers dans n’importe quel visitor center ou bien en ligne.
Le Pass de l’Overland sera à collecter au Visitor Center de Cradle Mountain la veille ou le jour de départ où un briefing obligatoire sera donné par les rangers. Celui-ci a pour but principal de sensibiliser aux risques météorologiques et à la nécessité de s’équiper correctement (voir la section suivante: Equipement et météo).
Logistique
L’Overland Track étant une traversée, il est nécessaire d’organiser son retour. Plusieurs options sont possibles:
Disposer de deux voitures: une sera laissée au départ à Cradle Mountain, et l’autre à l’arrivée au Lac Saint-Clair. C’est le plus pratique et le plus économique. Cela permet de gagner en autonomie, d’être plus flexible sur le temps alloué à la randonnée et de retrouver des affaires propres et un bon casse-croûte à l’arrivée.
Réserver une des navettes: des services de transport privés proposent des navettes permettent de relier Launceston à Cradle Mountain puis de rentrer du Lac St-Clair à Launceston. Cela est assez coûteux et nécessite une réservation, donc de connaître à l’avance la date d’arrivée au Lac St-Clair, même si certaines de ces entreprises proposent des dates flexibles si des places sont disponibles.
Pour ceux qui souhaitent s’arrêter à Narcissus et traverser le lac Saint-Clair en bateau, il faut également anticiper la réservation du Ferry (55$ aller). Une radio est toutefois disponible à Narcissus et permet de contacter les opérateurs du Ferry afin de vérifier s’il reste des places disponibles.
Équipement et météo
De la nécessité de réserver le Pass découle une impossibilité de choisir son créneau météo. La météo sur l’Overland Track est extrêmement variable et ne doit pas être sous-estimée. Elle peut changer très rapidement, notamment en raison des fronts qui balaient la partie ouest de la Tasmanie. Il est fréquent de passer d’une journée ensoleillée en t-shirt à une tempête de grêle nécessitant toutes les couches disponibles.

Soleil au départ de la journée

Grêle 2h plus tard
Bien que le niveau de vie élevé en Australie donne tendance aux locaux à être suréquipés, la nature du climat rend indispensable de respecter à la lettre la liste de matériel fournie par les Rangers lors de la réservation.
Il faudra notamment porter une attention particulière aux couches extérieures qui doivent être aussi imperméables que possible. une grande partie du trek se parcourant autour des 1000 mètres d’altitude, des vêtements chauds de qualité sont également essentiels, notamment pour la nuit. Dans le cas où aucune place dans le refuge ne serait disponible et qu’il faille dormir en tente, le duvet emporté doit être au minimum -5 degrés confort.
Les guêtres, peu utilisées en Europe, sont très populaire ici et peuvent faire la différence entre une personne qui finira les pieds trempés et celle qui restera au sec. Des conditions de pluie prolongée peuvent rendre le séchage des vêtements particulièrement difficile. Avec jusqu’à 34 départs par jour en haute saison, les huttes sont souvent pleines, ce qui limite les possibilités de faire sécher ses affaires. Prévoir également des vêtements de rechange (par exemple: chaussettes) peut grandement améliorer le confort.
Nourriture et ravitaillement
Plats Déshydratés
L’Overland Track ne comporte aucun endroit permettant de se ravitailler en nourriture. Il faudra donc porter l’intégralité de ses repas dés le départ et le poids du sac sera donc directement impacté par le nombre de jours de randonnée prévus.
Les plats lyophilisés de randonnée sont très chers en Australie (et de qualité moyenne) mais si cela est dans vos moyens, ils sont la solution de facilité pour des repas variés avec un bon apport calorique. Ils se trouvent facilement dans les chaînes de magasin outdoor: Anaconda, BCF, Paddy Pallin, etc. Le prix d’un seul plat peut dépasser les 20$ et certains magasins proposent des packs de repas pour 24 heures, incluant petit-déjeuner, déjeuner, dîner et snacks pour environ 50 dollars par jour.
Idées repas
Pour réduire les coûts et le poids, nous conseillons d’opter pour un mix entre aliments déshydratés comme les pâtes, les soupes et légumes séchés.
Les snacks devront être légers et riches en énergie: noix, barres protéinées, beef jerky ou encore des fruits secs. Le chocolat noir se conserve bien et les pâtes de fruits offriront un goûter réconfortant.
Le petit-déjeuner pourra être constitué d’un mélange de flocons d’avoine, de lait en poudre et de noix (style Trail Mix).
Pour le midi, des crackers aux graines accompagnés de poisson en sachet (thon, saumon, mélanges épicés) sont une excellente alternative ne nécessitant pas de cuisson. Sur les premiers jours, il sera même possible de transporter du fromage comme du camembert pour agrémenter les repas et se faire plaisir.
Ne pas oublier les sachets de café, thé et tisane pour se mettre d’aplomb le matin et se réhydrater le soir.
Lorsque nous sommes partis, nous avons compté 700g de nourriture par personne et par jour.
Gestion de l’eau
L’un des aspects les plus pratiques de l’Overland Track est la disponibilité de l’eau. Des sources naturelles et des réservoirs d’eau de pluie sont présents à chaque hutte, généralement bien remplis en début de saison. Il n’est donc pas nécessaire de transporter de grandes quantités d’eau, mais un moyen de filtration est recommandé. Plusieurs options existent: filtres portables (comme le Katadyn BeFree, apprécié pour son débit rapide), pastilles purifiantes ou ébullition de l’eau.
Le risque de contamination de l’eau est faible, notamment depuis les réservoirs des refuges, mais des cas de guardiose ont déjà été recensés et les déjections autant animales qu’humaines sont malheureusement présentes.
Sécurité et communication
Le réseau téléphonique est quasi inexistant sur l’itinéraire, hormis le premier jour à Cradle Mountain et au sommet de certains pics comme Mount Ossa. Il est donc recommandé d’emporter un PLB (Personal Locator Beacon) en cas d’urgence. Ces appareils peuvent être loués pour environ 40 dollars par semaine ou achetés si vous prévoyez d’autres randonnées en Tasmanie.
Une alternative plus complète est un dispositif satellite comme le Garmin InReach, qui permet d’envoyer des messages et de recevoir des prévisions météo en temps réel.
Pendant la haute saison, des rangers sont présents sur le sentier et dans les huttes pour vérifier que chaque randonneur est bien enregistré et en sécurité.
L’Overland en lui-même n’est pas technique ni exposé mais certains side-trips comportent davantage de risques et il n’est pas rare de croiser des serpents qui en Tasmanie sont tous venimeux.
Conclusion
L’Overland Track est une expérience inoubliable mais exigeante. La réservation obligatoire en haute saison impose de s’adapter aux conditions météorologiques quelles qu’elles soient. Une bonne préparation en termes d’équipement, de logistique et de nourriture est donc essentielle pour profiter pleinement de cette aventure au coeur des paysages sauvages de Tasmanie.